Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tant que je me souviens...
Archives
21 octobre 2005

Les filles

Bien entendu mon cours privé était mixte.

Bien entendu les filles étaient une préoccupation majeure, bien avant les études.

Bien entendu il y en avait des très belles.

Bien entendu je préférais les très belles.

Comme j’étais le sosie de Thierry la Fronde, on me demandait des autographes dans la rue, bien entendu les filles répondaient parfois à mes niaises avances.

Mon copain, lui, n’avait pas vraiment le physique d’un tombeur. Il faut dire qu’à l’époque, il fallait être particulièrement gâté par la nature pour plaire spontanément aux filles avec les cheveux courts et puis moi, je portais un costume que mon père m’avait donné. Cela me donnait de l’assurance. J’étais sûrement ridicule avec mes 15 ans, mon 1m80, ma cravate et mon air satisfait mais il faut reconnaître que les filles étaient contentes. Pour elles, avec ma panoplie de séducteur américain j’étais tout à fait potable.

Alain avait une amoureuse rencontrée en Angleterre. Au début, sa vie c’était de lui écrire et d’attendre ses lettres et, d’en parler et de montrer sa photomaton qu'il gardait soigneusement dans son portefeuille.

En fait, mes activités amoureuses se limitaient à des regards, des petits mots passés en classe et des baisers, lèvres serrées, les yeux grands ouverts. Les petits mots se résumaient à une phrase, la phrase sacrée : « je t’aime » qui voulait dire en fait « tu me plais », en retour les filles écrivaient « moi aussi » ce qui voulait dire « tu me plais aussi ». Et ça s’arrêtait là à part des regards interminables. Des billets comme ceux là je pouvais en envoyer plusieurs par semaine ce qui provoquait des histoires entre les destinataires, en coulisse… Moi, ça me suffisait.

J’étais infidèle car ma véritable amoureuse habitait l’immeuble juste en face du mien à Levallois.

Je pouvais attendre des heures que le rideau du salon se soulève et qu’elle me fasse signe de descendre. Alors on marchait dans les rues en se tenant la main, on s’embrassait et on rentrait.

Un jour, elle m’annonça qu’elle partait à St-Jean de Luz avec ses parents pour le mois de juillet entier, et tout le mois d’août dans une famille en Angleterre. J’étais effondré.

Comme je ne pouvais rien faire pour juillet je montai un plan pour août. Je réussis à convaincre ma mère qu’il serait bon que j’aille passer un mois en Angleterre pour perfectionner mon anglais ; j’aurais du plutôt du dire essayer d’apprendre quelques mots…

La voisine contente de mon initiative contacta sa famille anglaise pour lui demander de trouver une famille voisine pour son cousin. Affaire conclue.

Il y avait encore juillet !

Le jour du départ pendant que j’assistais au chargement de la Panhard du père de ma voisine, galerie chargée à bloc avec le matériel de camping, aidé par sa femme et ses deux filles dont la mienne qui jetait quelques regards vers ma fenêtre, trop peu à mon goût. Elle semblait contente de partir…Et moi ?

Lorsque la voiture partit je ressentis un grand vide. Je me suis retrouvé tout seul dans l’appartement (les miens étaient eux aussi partis), dans cette rue et dans le monde entier. Heureusement il y avait mon copain.

Je suis donc allé chez Alain qui était seul lui aussi, sa famille partie en Italie.

Quel réconfort lorsque sa porte s’ouvrit. Je lui racontai mon désespoir et il me réconforta en me promettant des moments formidables dans le Paris du mois de juillet rempli de touristes plus blondes et belles les unes que les autres.

J’étais à moitié consolé car, bien entendu, la plus belle était celle qui était partie !

J’ai donc eu une idée : j’allais la rejoindre !

Mon copain fut très déçu et essaya de me dissuader de partir mais ma décision était prise.

Je remplis un sac à dos et pris un train de nuit pour St-Jean de Luz, en embarquant ma mobylette bleue avec moi.

Le matin de mon arrivée je me dirigeai vers la plage et j’attendis : il était encore trop tôt et la plage était vide. Puis j’errai en mobylette dans les rues. Où pouvait-elle bien être ?

Je retournai à la plage qui se remplissait mais je ne la voyais toujours pas.

A midi ça grouillait, dans tous ces corps allongés pas de voisine. J’arpentais la plage avec mon sac à dos et mes pataugas pleines de sable, complètement décalé par rapport à tous ces gens en maillot de bain qui semblaient bien et heureux, eux.

Je n’avais pas faim, j’étais angoissé, et si je ne la trouvais pas ? Et si je tombais sur ses parents surpris et mêmes mécontents de me voir là ? Je me sentais mal et commençais à regretter cette expédition. A force de marcher je finis par tomber sur elle sauf qu’elle était en train d’embrasser un beau jeune homme et elle s’en donnait à cœur joie. Je suis resté planté devant les deux corps enlacés, vidé et fatigué. Ils ne me voyaient pas parce qu’ils avaient les yeux fermés. Elle ne m’avait jamais embrassé comme ça, moi et jamais aussi longtemps. Son corps était déjà bronzé, superbe, car elle était drôlement bien faite ma voisine !

Au bout d’un temps immense elle ouvrit les yeux et me vit. Elle s’assit précipitamment et me dit :

« Mais qu’est-ce-que tu fais là ? »

J’avais espéré qu’elle se jetterait dans mes bras et chasserait l’autre. Qu’il était un passe temps en attendant nos retrouvailles. Pas du tout c’est moi qu’elle chassa. J’étais en train de lui gâcher ses vacances !

Je suis donc reparti et ai repris un train vers Paris. J’étais très, très mal. Malheureux, humilié, minable…

Arrivé à Paris, la gare que j’avais trouvée gaie au départ était devenue moche et sinistre.

Mon but : retrouver mon copain. Mais était-il encore là ? Il était peut-être lui aussi parti retrouver son Anglaise.

Je filais donc dans les rues de Paris avec ma mobylette quand soudain la portière d’une voiture garée en double file s’ouvrit. Je l’attrapai avec ma poignée et partis en vol plané. Heureusement que j’avais mon sac à dos ! car bien sûr je ne portais pas de casque non obligatoire à l’époque.

Je m’en tirai avec le bras éraflé. Le propriétaire de la voiture m’engueulait car, disait-il, j’allais trop vite. Bref, je suis reparti presque en m’excusant, j’étais devenu une loque.

Arrivé chez mon copain je sonnai à sa porte. J’écoutai le silence de l’immeuble et de l’appartement. Il n’est pas là, je suis foutu !

Mais la porte s’ouvrit et la joie qu’il exprima en me voyant fut un énorme réconfort pour le pauvre imbécile que j’étais.

J’entrai et vis le train électrique de son enfance, installé dans sa chambre, qu’il avait ressorti pour tromper son ennui et sa solitude. On était alors les plus heureux de la Terre et les projets de Paris au mois de juillet, même entamé, allaient enfin pouvoir se réaliser…

Publicité
Commentaires
C
et ma mère COLETTE? dans le 18èm tu ne parle pas d'elle, c'était donc un peu avant ma naissance en 1956....catherine, je serais trés heureuze de pouvoir voir mon père avant k'il ne parte pour l'autre monde,,,,,j'ai 50 ANS et je sais ke j'ai été un bébé d'amour entre deux artistes,,,,dany et colette,,,,avec tout mon amour pour ces deux là ki se sont séparés peu après ke je sois née,,,,,
A
Maintenant que le Téléthon 2005 est passé... La suite, la suite !!
J
:o)))<br /> Ces souvenirs me plaisent et me parlent..<br /> :o)
P
Very funny ,le coup de l'arrivée à st Jean de Luz !<br /> Souvenirs.;au fait (je débarque) peux-tu précider de quelle année il s'agit?Bien marrant tout ça!
K
j'ai fair une relatin amoreuse avec une fille tres belle
Tant que je me souviens...
Publicité
Derniers commentaires
Publicité