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Tant que je me souviens...
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25 avril 2005

Un peu de Paris

Dans les années 50, les autobus à plate-forme avaient des grands nez qui s’ouvraient de chaque côté pour accéder au moteur. On en voyait d’ailleurs souvent en panne et les chauffeurs, les manches relevées, occupés à trifouiller dedans pour les réparer.
Lorsqu’on les ratait on les coursait pour attraper la plate-forme, située à l’arrière, en espérant qu’il n’y aurait pas une brutale accélération juste au moment d’attraper la barre puis, en équilibre, on décrochait la chaîne de sécurité, recouverte de cuir, pour accéder à la plate-forme, en général un passager bienveillant le faisait pour nous. Tout ça pendant que le contrôleur, à l’intérieur, oblitérait les billets avec sa moulinette posée sur le ventre. Il y avait, à l’entrée de la plate-forme, une chaîne suspendue avec une poignée en bois, comme celle des chasses d’eau, reliée à la cabine du conducteur par un câble en acier.
Depuis cette plate-forme ouverte on voyageait en regardant Paris. Les monuments et les immeubles étaient noirs de pollution. La loi André Malraux qui obligeait les propriétaires et les pouvoirs publics de ravaler les bâtiments n’existait pas encore. La crasse s’accumulait par ce que dégageaient les moteurs rustiques, souvent une épaisse fumée noire, et les chaudières à charbon. A l’époque, on ne parlait pas de pollution. Paris était sale, c’était normal et on le trouvait beau quand même. Il n’y avait aucune gestion ou presque de la circulation. Les sens interdits étaient rares et les voitures circulaient naturellement dans les deux sens provoquant souvent des embouteillages monstres. Ils était plus difficile de circuler avec dix fois moins de voitures qu’aujourd’hui. Seuls les policiers essayaient de régler la circulation à certains carrefours. C’était une belle pagaille !

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Commentaires
A
C'est assez fou, en parcourant ces lignes j'ai vraiment le sentiment de lire la légende d'une photo de Robert Doisneau... Bon, je ne voudrais pas t'enfermer dans un cadre, Alalain, et puis de toute façon il me semble que le gamin qui sautait sur les plateformes des autobus ne le supporterait pas. Alors, à la réflexion, je dirais plutôt : il y a dans cette note empreinte de douceur nostalgique un Paris en mouvement que seuls les très grands photographes savent saisir sans les dénaturer.
Tant que je me souviens...
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